Construction et transmission des savoirs lesbiens : Apports et sources d’inspiration organisé par Dominique Bourque, Johanne Coulombe et Jules Falquet
CIRFF 2018 Présentations
Introduction
Sophie Large
Camille Back
Gloria Azuldua
« Call me de las otras ». Gloria Anzaldúa : vers une généalogie alternative des théories queers.
Suzette ROBICHON
Quand le silence de l’histoire hétérocentrée se fissure : résistances et stratégies de survies de lesbiennes sous le 3e Reich.
Isabelle Salem Diego SENTIS
Bronwyn WINTER
Colette Guillaumin et les « effets théoriques de la colère des opprimées »
Sara GARBAGNOLI
Pour une langue guérillère. Language et hétérosexualité dans la théorie de Monique Wittig
Eloisa AQUINO
Valérie SIMON
Audre Lorde
KIMURA byol-nathalie LEMOINE
De Jenny Shimizu au communautaire
Sabreen AL RASSACE
LOCs, Paris
Marie-Claude GARNEAU
Recherche-création en théâtre : Marchessault, Leduc et Wittig comme matériaux poétiques et politiques
Paola BACCHETTA
Dalila Kadri : La vie et le moment historique d’une lesbienne radicalement libre
Valérie SIMON
Asking and teaching about lesbian lives: portrait critique du mouvement des Lesbian Avengers
KIMURA byol-nathalie LEMOINE
Docu : Artivismes lesbiens – Q&A
Adelin* LEMÉNAGER
Les Amazones : un mythe qui participe à la construction d’une histoire lesbienne.
Militantismes des Amériques, 29 août 2018
Sophie Large : Féminisme lesbien et féminisme décolonial à Porto Rico : Yolanda Arroyo Pizarro et la Chaire des Femmes Noires Ancestrales
Une expérience d’articulation du féminisme lesbien et du féminisme décolonial à Porto Rico : la Chaire des Femmes Noires Ancestrales, fondée par Yolanda Arroyo Pizarro, romancière et activiste lesbienne afrodescendante. Il s’agira d’évaluer les conditions de possibilité, dans un tel espace, de connexions entre les savoirs afroféministes et lesbiens, connexions revendiquées par la créatrice de la chaire, mais jamais citées clairement dans la communication officielle.
Camille Back : Gloria Anzaldúa
« Call me de las otras ». Gloria Anzaldúa : vers une généalogie alternative des théories queers.Bien que la première introduction des termes queer et queer theory soit souvent attribuée à Teresa de Lauretis, il en existe d’autres généalogies. Lorsqu’elle formule sa théorie queer, cependant, de Lauretis ne mentionne que brièvement les ouvrages de Gloria Anzaldúa sans souligner son utilisation du terme queer ni discuter ses travaux. Il s’agira donc de mettre en évidence l’effacement de la contribution d’Anzaldúa ainsi que celle de nombreux queers of color à l’élaboration des théories queers.
Gloria Azuldua « Call me de las otras ». Gloria Anzaldúa : vers une généalogie alternative des théories queers.
Résistances lesbiennes en Europe, 29 août 2018
Suzette ROBICHON : Quand le silence de l’histoire hétérocentrée se fissure : résistances et stratégies de survies de lesbiennes sous le 3e Reich.
Isabelle Salem Diego SENTIS : Queer Code
Les lesbiennes sont absentes du récit officiel de l’histoire mémorielle. Pourtant elles étaient là, elles ont dû trouver des stratégies pour survivre au quotidien, certaines étaient résistantes, certaines ont été arrêtées, déportées dans des camps, en tant que juives, résistantes, ou asociales ; elles n’ont pas toutes survécu, et ont peu témoigné. Des initiatives collaboratives, féministes et lesbiennes internationales, font des ponts avec la situation de lesbiennes aujourd’hui dans des pays en guerre.
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Bronwyn WINTER : Colette Guillaumin et les « effets théoriques de la colère des opprimées »
L’importance du travail de Colette Guillaumin pour la théorisation de la situation actuelle des lesbiennes face à la domination masculine, à travers, d’un côté, la politique queer, et de l’autre, « l’homonormativité » des pratiques assimilationistes.
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Sara GARBAGNOLI : Pour une langue guérillère. Language et hétérosexualité dans la théorie de Monique Wittig
Tout au long de leur production, Monique Wittig et Colette Guillaumin ont élaboré une théorie matérialiste des processus de nomination pensés comme l’acte premier de la racialisation.
Le langage y est conçu comme une arme à double tranchant : vecteur d’oppression et lieu d’action que les minoritaires peuvent investir pour opérer des formes de resubjectivation. Une telle analyse demeure un outil irremplaçable pour penser les articulations entre langage, corps, théorie et politique minoritaires.
Projection : Lucioles de Dalila KADRI 29 août 2018
Portraits de quatre femmes issues de l’immigration coloniale (2e génération), tous âges et toutes catégories sociales confondues et homosexuelles. Le fil conducteur part des émotions ressenties devant des situations discriminatoires et comment ces situations sont surmontées pour se construire. Volontairement, aucune censure n’a été établie sur leurs propos car ils questionnent le modèle républicain français, et ceux même s’ils sont parfois durs à entendre. C’est un film pour débattre mais avec des intentions poétiques, dues aux décors de « cartes postales » choisies. Film construit sur le mode d’un puzzle symphonique.
Présentation de Paola BACCHETTA
Savoirs réfractaires, 30 août 2018
Regard sur les contributions théoriques, artistiques et militantes des lesbiennes racisées au mouvement lesbien
Des lesbiennes racisées se posent la question suivante : comment lire et avoir pour modèle des lesbiennes racisées dans les sphères suivantes : vie, vision politique, théorique et artistique sans figer ou instrumentaliser leur oeuvre et leur vie et par le fait même notre vie à nous ?
Comment, en effet, faire justice à des oeuvres dont, comme l’articule Wittig dans « Le point de vue, universel ou particulier », la forme (littéraire) ne peut être perçue parce que le thème (lesbianisme, racisme, vécu des lesbiennes racisées) prédomine ?
Eloisa AQUINO : B & D Press : a micro Press
Artiviste lesbienne et queer, artiste multimédia, B & D Press, Montréal
KIMURA byol-nathalie LEMOINE : De Jenny Shimizu au communautaire
Artiviste lesbienne et queer, artiste multimédia, Montréal
Valérie SIMON : Audre Lorde
Militante lesbienne et queer, étudiante à l’Université d’Oregon, États-Unis
Sabreen AL RASSACE : LOCs
Militante, LOCs, Paris
Résistances lesbiennes en Europe, 30 août 2018
Marie-Claude GARNEAU :
Nous revenons sur notre parcours de recherche-création en théâtre, intitulé lieux possibles.
Inspiré par les écrivaines Jovette Marchessault et Violette Leduc et par la contribution théorique de Monique Wittig, lieux possibles propose des modèles de représentations alternatifs mettant en valeur des héritages du passé féministe théâtral. Nous montrerons que cette démarche participe d’une reconnaissance des acquis et des combats lesbiens et féministes au sein de la recherche théâtrale québécoise.
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Paola BACCHETTA : Dalila Kadri : La vie et le moment historique d’une lesbienne radicalement libre
Cette présentation traite de la vie et des expressions créatives de la cinéaste, essayiste et poète Dalila Kadri, afin de considérer ce qui est perdu lorsque les lesbiennes racisées sont exclues des récits écrits du féminisme, comme c’est le cas actuel en France, et ce qui peut être gagné lorsqu’elles sont réinsérées dans la mémoire et l’historiographie. Elle rappelle que retisser le lien rompu avec nos ainées lesbiennes racisées activistes, artistes et intellectuelles contribue à nos luttes et alliances actuelles.
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Valérie SIMON : Asking and teaching about lesbian lives: portrait critique du mouvement des Lesbian Avengers
Cette présentation se concentrera principalement sur le chapitre new-yorkais des Lesbian Avengers et examinera, tout d’abord, leur contribution à l’activisme lesbien en terme de leur méthode d’action (l’action directe) et leur méthode de mobilisation (slogans et manifestes). Ensuite, utilisant l’essoufflement progressif du mouvement des Lesbian Avengers comme point de départ, j’articulerais comment la fin de ce mouvement peut inspirer de nouvelles formes d’activisme lesbien.
Projection : ARTivismes lesbiens : réalités actuelles de KIMURA byol-nathalie LEMOINE, 30 août 2018
Ce documentaire témoigne d’un rare moment de rencontre internationale, intergénérationnelle et interdisciplinaire. Il traite des engagements et des préoccupations d’une trentaine d’artistes, d’activistes ou d’universitaires en cette ère néolibérale, mais également des défis et des intérêts que représentent le dialogue et l’enregistrement de nos points de vue et histoires. Ces images ont été captées pendant le colloque ARTivismes lesbiens à l’ère de la mondialisation qui s’est tenu à l’automne 2016 à l’Université d’Ottawa (Canada). Il a été réalisé par l’artiste-militant.e-archiviste belgo-coréano-japonaise kimura byol-nathalie lemoine à l’initiative de la militante québécoise et éditrice des Éditions sans fin, Johanne Coulombe.
Bilingue, il est sous-titré en anglais et en français.
Présentation de KIMURA byol-nathalie LEMOINE + Q & A
Histoires d’Amazones 31 août 2018
Adelin* LEMÉNAGER : Les Amazones : un mythe qui participe à la construction d’une histoire lesbienne.
Réceptions et réappropriations.
Le mythe des Amazones connaît une forte réception, dans les années 1970, en raison du développement des luttes lesbiennes. Elles interrogent le passé afin d’ancrer leur existence dans l’Histoire. Le but de cette recherche est de construire une assise, de légitimer leurs mouvements. Les Amazones, comme Sappho, en serviront de socle.
Cette communication propose d’étudier la présence des Amazones et les symboles qu’elles véhiculent dans les pensées lesbiennes en s’appuyant sur des fonds d’affiches et le travail d’artistes lesbiennes.
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malvina (diwa) LECHERPY : L’écoféminisme de Françoise d’Eaubonne et le lesbianisme politique actuel : de nombreuses convergences.
Françoise d’Eaubonne proposait, dans les années 70, un écoféminisme radical basé sur la lutte contre la surpopulation et la surproduction à travers l’abolition de la cellule familiale, l’universalisation du care et la valorisation de l’autogestion. Aujourd’hui, sans connaître cet écoféminisme, certaines lesbiennes vivant en France partagent ces perceptions, pratiques et sujets
de luttes à travers leur lesbianisme radical. Cette étude met en lumière les liens entre écoféminisme et lesbianisme et questionne l’existence d’un écolesbianisme radical.
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Marie-Jo BONNET : Les Gouines Rouges, Un mythe émancipateur ? 1971, entre le MLF (Mouvement de Libération des Femmes) et le FHAR (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire)
Nous analyserons comment le groupe des Gouines Rouges s’est formé en 1971 dans un désir d’autonomie vis-à-vis du FHAR et du MLF. Pourquoi a-t-on refusé de s’enfermer dans les frontières d’une identité sexuelle ? Les Gouines Rouges sont-elles un état d’esprit propre aux années 1970 ? Un territoire de la subversion ? Un moment de l’histoire de la révolte des femmes devenu un mythe à cause du silence qui a recouvert les lesbiennes à partir de 1981. Et peut-être aussi un groupe générateur de résilience ?
Mémoire et Passation : Explorons, relions et partageons les constellations de nos parcours, histoires et résistances 31 août 2018
La transmission de nos histoires, de nos archives, de nos biens est vitale pour notre visibilité, présente et future. Comment nous relier aux mémoires et expériences lesbiennes d’autres générations ? Comment faire exister celles qui sont invisibilisées ou dont les archives n’ont pas été constituées ? Qui seront nos légataires universelles ? Table ronde avec le Fonds de dotation Lesbiennes d’Intérêt Général, les archives lesbiennes ARCL (Paris), Queercode.net, et d’autres associations francophones.
Suzette ROBICHON
(LIG Fonds de dotation
Lesbiennes d’Intérêt Général)
Isabelle Salem Diego SENTIS
(co-fondatrice de Queercode.net)
Carole VIDAL
(ARCL Archives Recherches
Cultures Lesbiennes)
Sabreen AL RASSACE
(LOCs Lesbiennes of color)